Nous devons à Louis Armand-Calliat une étude sur l’origine des Niépce en Bourgogne dont nous reprenons ici les grandes lignes.
Les Niépce en Bourgogne
Le premier membre de cette famille mentionné par Armand-Calliat est Huguenin Nièpce qui, le 24 août 1455, prit en location à Jambles une maison appartenant à Jéhan Barbier et sise « au lieu-dit Bourc-chanin, affrontant sur le grant chemin tendant dudit Jambles à Saint-Deserre ». Jambles semble bien être le berceau de la famille Niépce implantée depuis le règne de Louis XI dans le canton de Givry où elle demeura très longtemps.
Au siècle suivant, apparaÎt Jean Niépce, qualifié de « vigneron et échevin de Givry ». En mars 1571, il demeurait près du hameau de Cortiambles et cultivait des vignes à lui louées par la commune. Il eut au moins un enfant, Edme, qui naquit en 1575. Il vivait encore en 1591. A la même époque, il y avait des Niépce à Givry puis à Moroges dès le milieu du XVIIe siècle.
C’est à Saint-Desert, sous le règne de Louis XIII, que l’on trouve un ancêtre direct de Nicéphore, de Claude et d’Abel, en la personne de Jean Niépce. En 1649, il demeure au village même de Saint-Desert, dans la rue des Halles. Armand-Calliat nous apprend qu’il habite « en la maison du sieur Tappin de Perrigny », conseiller au bailliage de Chalon ; il « fait les vignes » de celui-ci et possède une vache qui l’aide à nourrir ses cinq petits-enfants.[…] Son instruction relative et certainement ses qualités morales le désignent donc à l’attention de ses concitoyens qui l’élisent pour un an échevin de Saint-Desert, en 1652. […] Une dizaine d’années plus tard, Jean Niépce a assez de fortune pour pouvoir prendre à ferme, dès 1663, la terre de Saint-Desert dont le seigneur est Michel de La Boutière, baron de Chagny. […] En 1678, il fut élu prieur de la Confrérie du Saint-Esprit qui avait pour objet la décoration de l’église et le soulagement des pauvres, remplissant en outre le rôle de société de secours mutuels.
Jean Niépce mourut le 31 juillet 1685. Il avait eu, au moins cinq enfants, notamment Antoine Niépce.
Les Niépce à Saint-Loup-de-Varennes
Antoine Niépce, arrière-grand-père de Nicéphore
Antoine Niépce, d’abord « marchand » à Saint-Desert (1681-1683), quitta le pays vers l685, pour aller s’établir à Saint-Loup-de-Varennes, dont il loua, en 1706, la seigneurie au prix de 6.900 livres. Il jouissait du château ou maison seigneuriale, des basses-cours, domaines, prés, terres, vignes, buissons.
Il était chargé de la recette des cens, rentes, lods, contrats de pensions, poules, corvées, dîmes, amendes, épaves, droit de banvin, de chasse, de pêche, et généralement de tous les droits seigneuriaux ; enfin il était tenu de faire rendre la justice.
Il décéda en 1720 au château de Saint-Loup, où il logeait comme administrateur des terres appartenant aux dames du lieu : Anne de Souvré, veuve de Louvois, puis sa fille Madeleine-Charlotte, mariée à François de La Rochefoucauld. Jusqu’à la Révolution, Saint-Loup appartint à de très grands seigneurs qui n’y habitèrent jamais, de sorte que les Niépce en furent les vrais maîtres, et ce fut, en particulier le cas pour Antoine.
Des onze enfants issus de son mariage avec Christine Perrot, il ne laissait que quatre fils vivants : Charles, Pierre, Claude et Bernard, qui se partagèrent, le 31 décembre 1720, au château de Saint-Loup-de-Varennes, la succession de leurs père et mère. L’acte, qui a été conservé, est très révélateur des coutumes d’autrefois. […] Nous avons établi, disent les héritiers « quatre billets, sur lesquels nous avons mis : 1) lot de Saint-Désert ; 2) lot de Saint-Cyr et Chazeaux, 3) lot de Marnay ; 4) lot de Saint-Ambreuil. Les quatre billets ont été pliés également et mis dans un chapeau, puis nous avons fait tirer au sort par Claude Niepce, fils de notre frère Charles, âgé de 7 ans ».
Bernard Niépce, grand-père de Nicéphore
C’est ainsi que le lot de Saint-Cyr et Chazeaux revint à Bernard né et mort à Saint-Loup-de-Varennes (1691-1760). En 1740, il avait acheté la maison de la rue de l’Oratoire à Chalon, maison natale de Nicéphore dont ce dernier se séparera en 1830.
Bernard fut contrôleur des guerres. En 1758, le duc de Rohan l’avait nommé « capitaine des chasses, pêches et bois » de ses terres de Bourgogne. En 1734, il partageait avec ses frères, la ferme de la seigneurie de Saint-Loup-de-Varennes. « Marchand, fermier de Saint-Loup-de-Varennes » il apparaît dans les archives de Chalon comme « adjudicataire des réparations et constructions à faire dans ladite ville et ses faubourgs », et comme co-adjudicataire des octrois. Il ressort que Niépce avait dirigé des travaux importants dans Chalon (pavage des voies publiques, construction de la poissonnerie, travaux à la cathédrale Saint-Vincent). Il avait épousé Claudine Nodot (1698-1769).
Claude Niépce, père de Nicéphore
Bernard Niépce eut 4 enfants dont Claude Niépce, avocat à la Cour, conseiller du Roi, receveur des Consignations au bailliage de Chalon et aussi intendant du duc de Rohan-Chabot. Claude Niépce, père de Nicéphore, mourut à Dijon, le 14 janvier 1785. Il avait épousé en 1761, Claudine Josèphe Barault, fille du conseiller de ce nom, avocat distingué de Chalon et possesseur d’une belle fortune. De cette union naquirent quatre enfants : une fille et trois garçons dont Nicéphore.
Les différentes maisons de la famille Niépce
De nombreuses demeures ayant appartenu à Niépce et ses parents existent encore, dont certaines conservées dans leur état d’origine.
Elles sont pour la plupart réparties autour de Chalon-sur-Saône, en Bourgogne.